27 septembre 2018

PLF 2019, les chiffres à retenir



Un an après la présentation de la programmation des finances publiques (PLPFP) pour la durée du quinquennat, le gouvernement a présenté son second projet de loi de finances. Celui-ci ambitionne d’accélérer le redressement des comptes publics initié en 2017. Voici les principaux points à retenir.

Quelles données macroéconomiques ?

Se félicitant de la sortie de la France de la procédure européenne pour déficit excessif ouverte contre elle en 2009, le gouvernement inscrit le budget 2019 dans la continuité des réformes menées depuis l’élection d’Emmanuel Macron.

Au niveau macro-économique, le PLF 2019 anticipe une croissance soutenue à + 1,7 % (comme attendu en 2018) mais affectée par le contexte international (mesures protectionnistes américaines, instabilités suscitées par les négociations du Brexit ou les déséquilibres budgétaires en Chine, remontée des prix du pétrole, etc).

En 2019, le déficit public devrait rester sous la barre des 3 % du PIB à 2,8 % (soit 98,7 milliards d’euros, contre 2,6 % du PIB soit 81,3 milliards d’euros en 2018). Le gouvernement précise qu’il serait de 1,9 % une fois les mesures exceptionnelles identifiées (26 milliards) que représentent la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) en baisse de cotisations sociales ou encore la mise en place du prélèvement à la source.

L’évolution de la dépense publique sera stable (+ 0,6 % contre + 0 % en 2018), la dépense publique représentant désormais 54 % du PIB (contre 54,6 % en 2018). L’endettement de 98,7 % de 2008 devrait baisser à 98,6 % du PIB en 2019 contre 98,7 % l’année précédente.

Le PLF 2019 prévoit enfin la suppression de 4 164 emplois dans les effectifs de l’Etat (contre 1 600 en 2018 et pour un objectif de 50 000 d’ici à 2022).

Quelles mesures concrètes ?

L’annonce d’une baisse des prélèvements obligatoires

Cette baisse de 25 milliards d’euros des prélèvements obligatoires diminuera le poids de ces derniers de 45 % à 44,2 % du PIB en 2019. Elle se concrétise dans la suppression de la deuxième tranche de la taxe d’habitation pour 80 % des contribuables, ce qui coûtera 3,8 milliards à l’Etat. Enfin, la réduction des cotisations chômage et maladie des salariés en contrepartie d’une hausse de la CSG coûtera 4,1 milliards à l’Etat.

La volonté de favoriser le travail et de renforcer l’attractivité des entreprises françaises

L’Etat a prévu d’investir 2,5 milliards d’euros dans les compétences et d'alléger certaines charges et impôts : 20,4 milliards d’euros de baisse des charges en raison de la transformation du CICE en allègement pérenne de charges, et 2,4 milliards d’euros de baisse de l’impôt sur les sociétés. La fiscalité sera également simplifiée par la suppression d’une vingtaine de petites taxes et par la réforme du recouvrement de certaines taxes. La PLF 2019 prévoit également la hausse de 20 euros de la prime d’activité au niveau du SMIC.

Garantir la protection des Français

L’Etat souhaite garantir la protection des Français, en termes de prévention de la pauvreté comme au niveau de la sécurité. Tout d’abord, cette protection s’illustre par la revalorisation des minimas sociaux, de 35 euros en 2019 et 2020 pour le minimum vieillesse, de 41 euros en 2019 pour l’allocation adultes handicapés ainsi portée à 900 euros par mois et sur la base de l’inflation (anticipée à 1,4 % en 2019) pour le RSA. 175 millions d’euros seront cumulés pour le financement de la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté. Enfin, seront augmentés les budgets des armées (+ 1,7 milliard d’euros), de la justice (+ 0,3 milliard d’euros) et de l’intérieur (+ 0,3 milliard d’euros également).

Des investissements pour les générations futures

Plusieurs mesures sont prises pour accélérer la transition écologique. La poursuite de la hausse des fiscalités énergétiques représentera un gain de l’ordre de 1,9 milliard d’euros tandis que le crédit d’impôt transition énergétique (CITE) sera prorogé (+ 0,8 milliard d’euros) tout comme l’éco-prêt à taux zéro. Le PLF 2019 prévoit le financement de 75 000 rénovations thermiques et la conversion de 500 000 véhicules polluants, grâce au maintien de la prime à la conversion. Enfin, 180 millions d’euros seront dépensés avec la hausse du montant du chèque énergie, qui passe de 150 à 200 euros.

Soutenir l’éducation est également une priorité de ce PLF. 800 millions d’euros supplémentaires seront investis pour l'enseignement scolaire et 500 millions d’euros pour l’enseignement supérieur et la recherche, dont 17 millions d’euros seront consacrés au plan intelligence artificielle.

La PLF 2019 prévoit la poursuite de la transformation de l’action publique engagée avec CAP 2022. 1,1 milliard d’euros proviendront de la réforme des aides personnelles au logement (APL) et 35 millions d’euros seront issus des économies suscitées par la réforme de l’audiovisuel public. Des économies seront également réalisées via la réduction des contrats aidés, la mise en place du nouveau service public de l’emploi, ou encore la réorganisation des services de l’Etat et de ses opérateurs à l’étranger.

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