29 octobre 2013

Pourquoi la dette ?



Le recours à la dette publique trouve deux justifications économiques.

De manière temporaire tout d’abord, car sans peser durablement sur les finances publiques, l'État peut s'endetter pour opérer une relance de l'économie de type keynésienne en bas de cycle économique. Ce faisant, il prend le relais de la consommation des ménages ou de l'investissement privé et opère ainsi une action contra-cyclique, à même de ramener la production à son niveau potentiel et de l'y stabiliser. 

Mais cette action n’est néanmoins soutenable que si des excédents publics sont dégagés symétriquement en haut de cycle : or, dans le cas français par exemple, le dernier excédent budgétaire des administrations publiques remonte à 1974... Il en résulte que l'accumulation des déficits aux périodes où ils ne sont pas justifiés limite la capacité de la France à intervenir quand cela serait souhaitable.

Par ailleurs, la dette a aussi une justification permanente : s’il apparaît en effet injuste de reporter le coût de dépenses courantes sur les contribuables de demain, à l’inverse, et puisque les générations futures auront la jouissance des investissements que la dette sert à financer aujourd'hui, comme les actifs corporels (les réseaux ferroviaires, autoroutiers, électriques, etc.) ou incorporels (R&D, éducation, etc.), il n'est pas illégitime qu'elles en supportent également une partie du coût.

En revanche, au-delà d’un certain niveau de dette, le poids des intérêts limite l’action publique et pèse sur le niveau des taux d’intérêts, d’où une éviction de l’investissement privé productif. Les seuls intérêts de la dette représentent aujourd'hui près de 3 % du PIB, soit près de 5 % de la dépense publique. Aujourd'hui, la dette apparaît donc plus comme un frein à l'intervention publique que comme un instrument au service de celle-ci.



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