01 juillet 2016

Retraites : un besoin de financement en baisse selon le COR



Le Conseil d’orientation des retraites (COR) a publié le 15 juin 2016 son « rapport annuel » sur les évolutions et perspectives des retraites en France. Si le besoin de financement du régime de retraite est attendu à la baisse jusqu’en 2020, l’avenir du régime est plus incertain et dépendra avant toute chose de l’évolution des revenus d’activité.

Des prévisions plus optimistes que l’an passé

Selon les calculs du COR, le régime restera en déficit au moins jusqu’en 2020 mais ce dernier sera modéré, se limitant à 0,2 % du PIB – soit 4 milliards d’euros – à la fin de la décennie. Un chiffre plus faible qu’estimé dans le rapport 2015 : le COR anticipait alors pour 2020 un besoin de financement deux fois supérieur, à 0,4 % du PIB. Pour rappel, en 2008 – une année particulièrement difficile pour le régime – le déficit s’élevait à 0,7 % du PIB, soit près de 7 milliards d’euros.

Par la suite, les chiffres divergent selon les hypothèses retenues. Si le COR a abandonné les scénarios A, B et C qui présentaient une vision optimiste, neutre et pessimiste du régime, il a désormais adopté une classification selon la croissance des revenus d’activité, paramètre clé du système.

Des paramètres clés

En effet, les revenus d’activité ont un impact très conséquent sur le solde financier du régime : s’ils progressent annuellement de 1,5 % ou plus, le COR anticipe « des excédents à plus long terme ». En revanche, s’ils n’atteignent pas ce seuil, le régime « resterait durablement en besoin de financement ». L’hypothèse de 1,5 % de croissance annuelle demeure néanmoins optimiste : sur un rythme annuel moyen de +1,1 % depuis 1990, les revenus d’activité ont fortement ralenti suite à la crise de 2008.

Les hypothèses démographiques, issues de l’Institut national de la statistique (INSEE), sont un autre élément déterminant pour le solde financier du régime de retraite. En revanche, le chômage, certes revu à la hausse dans les dernières prévisions du COR – avec un taux de long-terme de 7 % contre 4,5 % auparavant –, joue un rôle bien moins important que la croissance des salaires.

Enfin, la revalorisation des pensions, autre élément décisif dans la santé financière du régime, devrait être nulle pour l’année 2016. L’indexation de cette dernière sur l’indice des prix à la consommation (l’inflation), et non plus en proportion de la hausse des revenus d’activité, décidée par la loi retraite de 1993, est très profitable pour les comptes des retraites.

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