15 février 2017

Prévisions d’hiver de la Commission : un printemps tiède ?



La Commission européenne a publié, lundi 13 février, ses “prévisions d’hiver 2017”, dont les conclusions - globales - sont optimistes : pour la première fois depuis 10 ans, tous les pays de l’Union européenne devraient voir leur PIB augmenter en 2016, 2017 et 2018. Qu’attendre de l’économie française pour les deux prochaines années ?

Une reprise confirmée…

1,4 % de croissance en 2017 et 1,7 % en 2018 : la croissance du PIB français devrait s’accélérer lors des deux prochaines années, après avoir atteint 1,1 % en 2016. Cette prévision, inférieure à la moyenne des pays européens (1,6 % en 2017 et 1,8 % en 2018), devrait néanmoins permettre quelques améliorations à l’échelle nationale :

  • une baisse (modérée) du chômage : estimé à 10,0 % fin 2016, il devrait atteindre 9,6 % en 2018 ;

  • une baisse (temporaire) du déficit public : l’objectif des 3 % du PIB de déficit - contre 3,3 % du PIB en 2016 -  devrait être atteint en 2017 (2,9 %), avant de repartir à la hausse en 2018 (3,1 %) ;

  • une hausse de l’investissement : la formation brute de capital fixe (FBCF), qui a stagné autour de 0 % entre 2013 et 2015, repart à la hausse. Elle est de 2,8 % en 2016 et devrait atteindre 3,1 % en 2017, puis 4,1 % en 2018.

Mais des incertitudes latentes

Pour autant, nombreux sont les signes d’une incertitude qui pourrait peser, à terme, sur l’équilibre économique du pays.

La Commission met tout d’abord en avant le contexte international : manque de visibilité sur la future politique américaine, élections à risques qui doivent se tenir en Europe, activation de l’article 50 par le Royaume-Uni, autant d’éléments pouvant remettre en question les prévisions établies par l’institution européenne.

Au plan national ensuite, nombreuses sont les zones d’ombres sur le rythme de la croissance. La nature du programme retenu par les Français lors de l’élection présidentielle de mai sera déterminante. Mais même avant celle-ci, la Commission souligne que le budget adopté par le gouvernement en décembre dernier inclut 800 millions de dépenses additionnelles non-spécifiées, ainsi que 1,6 milliard de recettes liées au résultat - aujourd’hui plus qu’incertain - des négociations en cours sur l’assurance chômage.

A politique constante, la Commission européenne estime ainsi que la dette publique devrait continuer à augmenter, passant de 96,4 % du PIB en 2016 à 97,0 % du PIB en 2018.

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