14 mars 2018

Du mieux pour l’assurance chômage



Alors que le gouvernement s'apprête à dévoiler les contours de la réforme de l’assurance chômage l’Unédic a publié le 28 février dernier ses nouvelles projections financières et ses dernières se révèlent beaucoup plus favorables que celles publiées en octobre dernier. Le régime se rapprocherait ainsi de l’équilibre dès 2019, avec un déficit de l’ordre de 0,6 milliards d’euros.

Quelles sont les raisons de cette amélioration ? Décryptage.

Des résultats financiers plus favorables que prévu

Le déficit de l’assurance chômage est estimé à 3,6 milliards d’euros en 2017, ce qui représente une diminution de l’ordre de 700 millions d’euros par rapport à 2016. Mais surtout, il serait de 2 milliards d’euros en 2018 (contre 3,3 milliards lors des prévisions d’octobre) et 600 millions en 2019, soit un régime proche de l’équilibre financier.

A l’horizon 2019 la dette du régime d’assurance chômage se stabiliserait autour de 36.2 milliards d’euros, l’équivalent de 11 mois de recettes pour l’Unédic.

Il faut toutefois relever que ces prévisions se basent sur l’état actuel de la législation, et ne prennent donc pas en compte les éventuels effets de la réforme à venir.

Un régime de protection sociale particulièrement sensible à la conjoncture économique

Le régime d’assurance chômage est le régime de protection sociale le plus sensible à l’évolution de la conjoncture. En effet, les recettes de l’unédic (cotisations) et les dépenses (indemnisations) sont directement liées à l’évolution de la masse salariale.

La reprise de l’activité économique, se manifestant par des prévisions de croissance économique plus élevées (2 % en 2018 et 1,8 % en 2019) et une hausse de l’inflation (+1,5 % en 2018 et 2019), a ainsi fortement augmenté la masse salariale en 2017 (+3,4 %).

L’Unédic a donc revu à la hausse les créations d’emplois affiliés au régime, ces dernières passant de 117 000 (prévisions d’octobre) à 166 000 pour 2018, et 197 000 en 2019.

Cette hausse de la masse salariale représente un surcroît de recettes de l’ordre de 3,8 % en 2018 et 3,1 % en 2019.

D’autre part, la baisse du taux de chômage (8,4 % fin 2019, d’après les prévisions de l’Unédic) contribue mécaniquement à faire diminuer le volume des indemnisations. Le nombre de chômeurs devrait ainsi baisser de 25 000 en 2018, et de 69 000 en 2019.

Au final, en 2018, les dépenses d’allocations chômage reculeraient pour la première fois depuis 2008.

Des mesures d’économies efficaces

Bien que le régime soit particulièrement sensible à la conjoncture, l’amélioration de cette dernière n’explique cependant pas la totalité du redressement des comptes. Ainsi, les mesures d’économies décidées en avril dernier, dans le cadre de la convention d’assurance chômage, expliquent un tiers de l’amélioration du solde financier. Sans ces dernières, fin 2019, la dette du régime aurait été supérieure d’environ 1,3 milliards d’euros.







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