"Les incertitudes sont grandes sur le rendement de certains impôts…", c’est Didier Migaud, le premier président de la Cour des comptes qui le dit. Ce printemps, la machinerie fiscale française, complexe mais jusqu’alors bien huilée, s’enraye doublement : pour avoir dépassé depuis bien longtemps son maximum, elle ne sait plus produire le résultat qu’on attend d’elle, d’une part, et sous l’effet de la crise et de l’aggravation continue du chômage, elle n’est plus en situation de financer les besoins considérables de notre système social, d’autre part.

L’Institut Montaigne plaide avec vigueur pour un changement complet de logique budgétaire et économique. Durant la campagne présidentielle de 2012, d’abord, nous avons proposé une fiscalité au service de la "social-compétitivité" afin que l’impôt cesse de tuer la création de richesse et d’encourager l’exil des entrepreneurs ; en décembre dernier, nous avons rappelé que l’ajustement budgétaire dont notre pays a besoin devait d’abord reposer sur une baisse rapide d’au moins trois points de dépenses publiques.

Ces deux renversements sont essentiels et conditionnent la restauration de notre compétitivité comme le maintien d’un système social ambitieux. Nous continuerons inlassablement de les porter dans le débat public et auprès des Français.