Evoquant le budget 2014 sur France Inter mardi 20 août, Pierre Moscovici, ministre de l’Economie et des Finances, s’est dit "sensible au ras-le-bol fiscal" exprimé par les Français. Si la réduction du déficit public reste la priorité du gouvernement sous la pression de la Commission européenne et de la rue Cambon, la clé de répartition des efforts entre dépenses et recettes semble s’inverser pour l’année à venir.

Stabilisation des prélèvements obligatoires

Pierre Moscovici a reconnu que les marges de manœuvre en matière de fiscalité étaient actuellement limitées, le taux de prélèvements obligatoires français étant l’un des plus élevés des pays de l’OCDE. De plus, la réduction du déficit ne doit en aucun cas constituer un frein au timide retour de la croissance constaté au second semestre 2013. Le Ministre a réaffirmé l’objectif de stabilisation des prélèvements obligatoires en 2015 précisant que ces derniers devraient être "aussi faibles que possible".

La réduction des dépenses publiques

L’effort budgétaire portera donc pour deux tiers sur la réduction des dépenses publiques qui devrait permettre de dégager 14 milliards sur les 20 milliards recherchés. La dépense publique augmentera seulement de 0,5 point par an contre les 2 points constatés en moyenne sur les dix dernières années. L’ensemble des Ministères, à l’exception de l’Emploi et de l’Education, verront leur budget diminuer afin de dégager environ 9 milliards d’économie par rapport à la croissance tendancielle des dépenses.

La bonne direction à suivre

Ces annonces, qui précèdent la présentation du projet de loi de Finances pour 2014, vont dans le bon sens. Le choix d’une stabilisation des prélèvements obligatoires permettra de ne pas étouffer la reprise attendue pour 2014 et 2015. Par ailleurs, comme le développe le rapport de l’Institut Montaigne Redonner sens et efficacité à la dépense publique (2012), les marges de manœuvre budgétaire du côté des dépenses publiques sont réelles; la seule maîtrise des dépenses de fonctionnement des administrations publiques permettrait de réaliser une économie de 10 milliards d’euros sur 5 ans.